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Nicolas Liau

Diplômé de Lettres Modernes, titulaire d’une Maîtrise de Littérature Comparée (sujet de recherches : Le vertige de la rencontre monstrueuse chez Tolkien et Lovecraft), j’enseigne le français et vis désormais à Nantes, bouillonnante et auguste cité ligérienne, bienveillamment indocile, toute vibrante d’histoire, d’arts et de passions.

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L’écriture et la lecture sont pour moi les deux versants d’une même adoration pour les mots. Toujours elles se nourrissent l’une de l’autre, s’insufflent, s’exaltent mutuellement. Sur les étagères de ma bibliothèque idéale trônent, pêle-mêle, entre les ruines spectrales du gothique et les exubérances macabres du baroque, le fantastique dix-neuvièmiste, le décadentisme fin-de-siècle, les ambiances compassées des ghost-stories victoriennes, le romantisme noir et frénétique, la poésie névrotique de Maurice Rollinat mais aussi et surtout les dires paysans de Claude Seignolle, mon parrain de plume, chantre des diableries ancestrales, forgeur d’une langue ensorcelée au son de laquelle la terreur, avec une expressivité sidérante, fait entendre sa plus délectable musique.

 

Nicolas Liau

Né un dimanche pluvieux de l’automne 1982, au creux de la Vallée Noire berrichonne, j’ai poussé mon tout premier cri non loin du domaine de Nohant et de la Mare au Diable, hauts lieux du romantisme sandien hantés par les illustres ombres de Chopin, Liszt, Delacroix, Flaubert, Gautier ou Dumas père. Je reste attaché par une indéfectible affection à ce pictural pays de bouchures et de chemins creux, ce coin secret d’une campagne onduleuse, ce cœur artiste d’un Berry injustement raillé où, dans la tranquillité des heures suspendues, dans l’écho de superstitions inoubliées, dans l’authenticité d’une ruralité portée haut, s’épanouissent les harmonies d’une joliesse bourrue mais sans façons.

Nicolas Liau

Au roman, souvent verbeux et radoteur, ainsi qu’aux interminables tricotages des sagas commerciales, je préfère la forme brève, infiniment plus propice au surgissement saisissant de l’étrange, de la fantasmagorie et de l’horreur. Avec une opérante économie de mots et un délicat dosage des effets que suppose sa trame resserrée, le conte sert une esthétique du morceau choisi et du fragment de vie, une dynamique du foudroiement où le rythme des phrases et l’enchaînement des tableaux travaillent à une tension constante vers une résolution imprédictible, perturbante ou terrassante. Ce sont cet équilibre subtil et cette sorte d’accomplissement architectural que je cherche à atteindre, inconsciemment, presque alchimiquement, avec mes réussites, mes approximations et ratés, à travers chacun de mes textes. Ces tâtonnements et errances de plume, affranchis de tout calcul, de toute intellectualisation, ne sont qu’aux ordres de l’envie, de l’instinct et de l’émotion. Mon unique ambition n’est peut-être, finalement, que de raconter le monde tel que je le vois, absurde et cruel, au fil d’historiettes désillusionnées et spleenétiques. En se noircissant de ma sensibilité, la création de contes s’incarne – je le vois – dans une écriture douce-amère et pénètre jusqu’aux racines d’un imaginaire poétisé ; elle réveille d’improbables autrefois dont le merveilleux suranné ne vise rien d’autre que le déraisonnable enchantement offert à qui veut contempler la vanité de l’existence, la putrescibilité de la chair, la hideur de la mort.

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